Discours à l’occasion du départ de Didier de l’équipe enseignante
- Direction de la CPFC Le Raincy
- 28 juin
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 3 juil.
Didier,
Mon cœur battait fort lorsque tu m’as dit que tu arrêterais d’enseigner au Centre Portugais de Formation Culturelle à compter de l’année prochaine. Tu as passé le concours de recrutement des chefs d’établissement et tu seras, à partir de septembre, principal ou proviseur adjoint.
Donc, mon cœur battait fort lorsque tu m’as dit que tu arrêterais d’enseigner ici.
Il bat encore très fort aujourd’hui pour te dire, en mon nom propre et au nom de tous les enseignants, de tous les membres du conseil d'administration, de tous les parents et de tous les élèves, un grand MERCI pour le professeur de Portugais que tu as été avec nous.
Tu es arrivé à l’association il y a une trentaine d’années : un adorable gamin de fils d’émigrés. Tu as appris la langue de Camões avec enthousiasme (ne le nie pas, tu as été mon élève, je t’ai vu !), tu as même probablement appris à aimer l’enseignement ici. Tu as grandi, tu es passé d’élève à professeur, professeur ici et professeur à l’Education Nationale, professeur discret puis professeur investi, exceptionnel. Sans jamais te défaire de ton humilité.
Car tu aimes les élèves pour ce qu’ils sont et non pour les qualités qu’ils devraient avoir dans un monde utopique. Tu sais ce que représente l’instruction : tu es toi-même le produit de l’école républicaine française. Tu sais qu’un être instruit (et je ne confonds pas « instruit » et « diplômé ») est ce qu’il y a de plus beau dans une société. Notre travail à l’association ne vise pas à faire des énarques : nous acceptons tout le monde, nos élèves sont « nos enfants du samedi après-midi » comme j’ai l’habitude de le dire, nous ne mettons pas de mauvais points, d’heures de colle, de sanctions. Nous cherchons plutôt à épanouir des jeunes avec la langue de leurs parents ou grands-parents. Nous les instruisons et les aidons à se faire une place dans la société avec une langue de plus, le Portugais. Jamais tu n’as tourné le dos à cette langue da saudade, jamais tu ne l’as abandonnée. Et même aujourd’hui, alors que ta carrière t’appelle ailleurs, tu as demandé à rester au conseil d'administration (en fait, je t’ai même invité à être mon Vice-Président, si on est réélus, bien sûr).
António Vieira (écrivain portugais du XVIIème siècle) disait :
« A boa educação é moeda de ouro».
Victor Hugo (écrivain français du XIXème siècle) disait lui :
« Les maîtres d’école sont des jardiniers en intelligences humaines ».
Tu as fait pousser des intelligences humaines (à la Victor Hugo), et tu les as dotés de pièces d’or (à la façon d’Antonio Vieira). Tu as marqué tes élèves de Portugais. Tu as marqué tes collègues de Portugais. Tu m’as marquée. Maintenant, tu vas œuvrer autrement. Avec tes nouvelles fonctions, tu vas aider les professeurs (le plus beau métier au monde mais le plus difficile aussi) à faire pousser des intelligences humaines et toi, tu distribueras les pièces d’or, qu’en dis-tu ?
En attendant, l’équipe du Centre Portugais de Formation Culturelle a voulu t’offrir une faible reconnaissance de l’amour et de la confiance qu’elle te porte. Une façon pour nous de rester à côté de toi (tu pourras signer les bulletins avec, par exemple !).
Tu vas nous manquer le samedi après-midi mais qu’est-ce qu’on est fiers de toi !!!
28 juin 2025, Cristina Rodrigues, présidente du CPFC
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